L’inflation est au plus haut. Cela concerne l’énergie, l’alimentation et les services. Cela pèse sur le budget familial. Par ailleurs, l’inflation a un impact d’autant plus sévère que les salaires sont bas. Le gouvernement, le patronat, et les institutions européennes mènent une bataille intense pour tenter de désamorcer les luttes pour les salaires. Que disent-ils : « l’inflation c’est la faute à la guerre », « l’inflation c’est la faute aux salaires ». Deux affirmations qui sont fausses.
Les raisons de l’inflation
L’accélération de la hausse des prix préexistait à la guerre. De juin à décembre 2021, la hausse des prix est multipliée par 2,3 puis par 1,6 entre décembre 2021 et mars 2022. La guerre a certes un impact sur l’inflation, mais elle n’en est pas l’origine.
Quelle en est l’origine ? Les pouvoirs publics ont soutenu les grands groupes, leurs actionnaires avec de l’argent public, des taux d’intérêt faibles, et ce, sans condition.
A quoi cet argent sert-il ? Il soutient la rentabilité des entreprises multinationales qui ont versé des dividendes comme jamais ; aux opérations financières, à la spéculation sur les matières premières et alimentaires, à la « création de valeur pour les actionnaires ». Cette inflation des marchés financiers se déverse sur l’économie réelle. Il n’a donc pas servi ni à accroître l’outil de production ni à créer des richesses nouvelles. En 2021, avec le rebond de l’économie, les entreprises n’ont pas pu faire face à la demande faute d’investissements productifs. Par ailleurs, les chaînes de valeur sont désorganisées.
Les salaires ne sont pas le problème mais une partie de la solution.
Les augmentations salariales en 2021 ont été en moyenne de 0,5%, après un gel des salaires en 2020. Il est donc faux de dire que les salaires provoquent l’inflation. Les salaires ne font que « courir » après les prix. Les salariés perdent du pouvoir d’achat. Les entreprises, elles, font pression sur leur masse salariale pour préserver les rendements financiers des actionnaires.
La hausse des taux d’intérêt des banques centrales : du « quoiqu’il en coûte » à « quelle que soit la casse sociale ».
La Réserve fédérale US augmente ses taux d’intérêt sous prétexte de lutter contre l’inflation. La BCE suit. Dans le même temps, le ministre de l’Economie française parle de réduction de la dépense publique. Cela ne résoudra aucun des problèmes structurels existants. Il s’agit de préserver la valeur des capitaux et la rentabilité des grands groupes. Cela va déboucher sur des difficultés économiques accrues. La hausse des taux va peser sur consommation des salariés et de leur famille, une chute de l’économie, le chômage.
Au contraire, les luttes pour les salaires, les embauches sont favorables à l’intérêt général. Sans cela, c’est à l’effondrement de l’économie que nous assisterons. Il convient d’augmenter les taux d’intérêt mais uniquement pour tout ce qui est spéculatif. Il faut les laisser bas pour les projets qui améliorent l’outil de production, créent des emplois.