Etude février 2014 : L’impact de la crise sur la filière alimentaire entre 2008 et 2012.
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Les médias comme les grands groupes de la filière alimentaire relayent régulièrement l’idée que la consommation alimentaire serait en berne et qu’au final aucun acteur de la filière ne pourrait générer des profits suffisants. Pour autant, si les effectifs de cette filière sont en chute, les profits des groupes ne montrent pas de signes de faiblesse.
Le discours morose sur la filière est fortement validé par les études publiques commandées par l’Etat au premier rang desquelles se trouve le rapport annuel de l’« observatoire du prix et des marges des produits alimentaires ». Celui-ci a été édité pour la première fois en 2011. D’où vient ce rapport ? En 2010, l’augmentation du prix des matières premières agricoles, la crise financière, les manifestations de colère des éleveurs laitiers ou bovins devant la baisse de leurs revenus et le sentiment des Français d’être floués par la filière alimentaire, ont conduit le gouvernement à mettre en place cet observatoire.
A notre sens, les conclusions de celui-ci ne sont que très partielles. Et la dernière édition (2013) a été obligée de tenir compte de beaucoup de remarques : nombre de produits choisis trop restreint, statistiques peu fiables… Ainsi, cette dernière édition précise en toute fin de rapport toutes les limites des conclusions pourtant énoncées dans les premières pages et reprises par les médias et les grands groupes industriels et de la distribution.
Il nous a donc semblé que pour bien comprendre les évolutions du secteur, il fallait regarder l’ensemble des acteurs alimentaires d’un point de vue macroéconomique à partir des données publiques, et notamment des résultats comptables des grandes entreprises. Dans notre étude, nous avons pris le parti de traiter la période 2008-2012. En effet, nous situons volontairement notre analyse dans un contexte marqué par trois phénomènes : un maintien des prix agricoles à des niveaux historiquement élevés, une dégradation sans précédent depuis la 2ème guerre mondiale de la situation économique des pays occidentaux et une internationalisation croissante des échanges.
Dans ce contexte de crise, comment l’agroalimentaire français a-t-il réussi à augmenter ses marges et ses profits ? Comment, entre 2008 et 2012, le niveau des dividendes de l’industrie agroalimentaire a-t-il pu rester constant d’une manière générale, voire progresser ?
Notre avis portera donc sur plusieurs points : une première partie présente l’environnement des industries agroalimentaires (crise économique, matières premières, consommation), une deuxième partie porte sur l’analyse des résultats économiques de la filière en France (agriculteurs, industriels, distributeurs), une troisième partie traite des facteurs explicatifs du redressement des marges de l’industrie agroalimentaire entre 2008 et 2012.